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Tuco Wallach

L'artiste, que j'ai découvert au Festival Peinture Fraîche grâce à ses petits personnages masqués, peints au pochoir , nous décrit son travail street art, sa vie d'artiste (mais pas que) et ce qui le pousse à créer. Présentation.

Personnage en pochoir de Tuco Wallach

Cette activité artistique, je l’ai commencée en 2011.

Gamin, je dessinais beaucoup mais j’ai arrêté pendant l’adolescence. Puis j’ai travaillé  dans une entreprise du domaine multimédia / culturel, et j’avais accès à du matériel qui m’a permis de vraiment m’intéresser à la photo et à la vidéo, qui sont deux média que j’affectionne.

personnage en pochoir de Tuco Wallach en bord de rivière

Et donc en 2011,  j’ai commencé à apprendre la technique du pochoir, tout seul en autodidacte. J’aime cette esthétique, un peu rétro qui me fait penser au graphisme des années 80-90 et qui m’a beaucoup influencé étant jeune.

Au départ, j’ai commencé avec des “one layers”, puis progressivement le nombre de couches a augmenté. Aujourd’hui, en général je tourne autour de 7 couches pour mes personnages. 

J’ai aussi créé mon esthétique puisque je me limite à une palette de couleurs, soit des nuances de gris, soit de nuances de sépia. Pourquoi ? la raison est assez simple, je cherchais des nuances de couleurs à décliner, et j’ai regardé les gammes proposées par les marques de bombe. Après plusieurs essais, je me suis rendu compte que c’était les deux nuances de couleurs qui me plaisaient le plus.

personnage en pochoir devant un immeuble aux Etats-Unis

Chaque pochoir est découpé à la main. Pour le moment, c’est comme ça que j’aime faire, j’aime découper,  peut-être que plus tard je changerai de méthode. Peu importe, pour moi, comment c’est fait, du moment que les gens apprécient le rendu final. C’est amusant d’ailleurs, à chaque fois la question se pose de savoir comment une œuvre est faite. Comme si cela ajoutait quelque chose à l'œuvre finale. Je pense que ce qui compte le plus, au-delà de la technique, c’est de savoir si ça plait. La technique, c’est un moyen, le rendu final, c’est l’objectif.

Pour les images, j'ai une règle simple. Je ne travaille qu’à partir de mes photos pour les corps de mes personnages. C’est une règle immuable à laquelle je me tiens depuis le début. Par contre, les têtes d’animaux ou plus récemment les masques, je vais les chercher sur internet ou sur mes clichés. 


Les petits formats, c’est parce que j’aime bien ce format avant tout, mais il y a aussi des raisons pratiques. D’abord, c’est plus facile pour moi d’imprimer les calques à découper sur mon imprimante perso. Ensuite, les petits formats voyagent plus facilement, donc je peux les amener partout où je vais. Quand je voyage, j’ai toujours 5-10 petits personnages, que je vais positionner dans des paysages originaux. Ce qui me plait aussi, c’est les endroits peu fréquentés, comme la campagne. Ça rend bien de poser un personnage au milieu de nulle part et de penser qu’il a peut-être été trouvé là, au hasard, et que ça a étonné ou fait la journée de quelqu’un. Et puis ça change du collage d’avoir des personnages découpés dans un médium et posés dans la nature.

personnage avec un casque, dans une rue américaine

Depuis quelques temps, je suis passé sur un série plus orientée vers les masques. Je trouve ça intéressant comme accessoire et comme sujet à travailler. Je ne saurais pas bien dire d’où me vient cette envie, cette inspiration, on est toujours le fruit d’une expérience, un mix de plein de choses, c’est assez complexe. Quand j’étais plus jeune, je regardais la série Manimal, qui a inspiré mes premières images, de personnes avec des têtes d’animaux - et que j’ai nommé Manimals d’ailleurs. 

personnage à tête de chien jouant de la guitare assis

J’imagine qu’il y a plusieurs choses derrière l’idée des masques, ça vient peut-être des films d’horreur, où les méchants en portent ? Symboliquement, le masque est aussi l’objet derrière on se réfugie, on peut cacher son identité, rester anonyme. On se cache tous un peu derrière nos masques, au travail, dans la vie. Et puis pour le masque d’astronaute, ça évoque aussi le rêve, l’envie d’ailleurs ... le masque est un thème sympa car il permet de faire beaucoup de choses, et j’aime qu’un thème puisse durer un peu.


Moi, mon truc c’est la rue, j’ai la chance d’avoir un métier qui me permet de vivre, donc le street art reste une passion. Je n’en fais pas mon métier, je ne vis pas de ça et ça ne m’intéresse pas que ça le devienne. Faire des ventes en galerie, ce n’est pas une priorité en soi, ce qui m’intéresse, c’est le partage, c’est la rue. Ce qui me fait plaisir, c’est d’offrir des images aux gens qui les croisent.

personnage encagoulé, assis sur un terrain de basket

Le monde des galeries, c’est particulier et je ne m’y retrouve pas tout le temps. C’est aussi dû à l’évolution du street art probablement, qui devient peut-être un peu commercial, qui perd de sa fraîcheur. Le but, c’est de plus en plus de plaire aux galeristes et aux collectionneurs. 

Même sur les réseaux sociaux, c’est un monde à part, je m’y suis mis au début pour suivre les œuvres des artistes que j’aimais bien. Et puis finalement, c’est utile pour avoir une vitrine, comme un site internet gratuit où on peut exposer ses œuvres. Mais je recherche pas la notoriété, surtout pas sur les réseaux sociaux. Comme l’a dit Snoop Dogg, “être connu sur les réseaux sociaux, c’est comme être riche au Monopoly” !


Une des rares exceptions me concernant qui m’a fait aimer le monde des galeries, c’est le Cabinet d’Amateur, dans le 11ème à Paris. Le propriétaire est un vrai passionné, qui fait découvrir de nouveaux talents, et il m’avait invité pour un group show il y a quelques temps. J’avais aussi fait une expo en duo avec Mélanie Busnel chez lui mais mauvais timing, c’était tombé pendant le Covid...  Sinon, j’ai aussi envoyé des pièces dans une galerie au Japon, c’est drôle de se dire que des œuvres à moi sont aussi loin. Ce n’est pas le fait d’être dans une galerie qui m’amuse, c’est plus de savoir qu’on s’est intéressé à moi et que des gens au Japon voient mes œuvres ...

personnage encasqué, posant devant une montagne enneigée

Comme le street art est mon activité de temps libre, c’est mon activité du soir et du weekend, j’essaie d’impliquer mes enfants dans certains projets. Par exemple, ils m’ont aidé à installer les œuvres que j’avais amenées pour le Festival Peinture Fraiche à Lyon. Tous les ans, on essaie de monter un projet ensemble, faire de petites saynètes qu’on pose dans la rue. Je trouve ça chouette de pouvoir initier ses enfants à la création, il y a une vraie fierté personnelle à faire des choses de ses mains, une satisfaction à créer. Ce côté familial, de partage, je l’ai vraiment retrouvé dans le Festival Peinture Fraiche, c’est ça qui m’a donné envie de les contacter. En fait, j’étais allé aux deux précédentes éditions et j’avais vu plein de familles, la programmation était super intéressante, donc ça m’a donné envie de participer. Ce qui est bien, c’est qu’il y a des artistes internationaux, qui font des fresques énormes, vraiment spectaculaires, et à côté des artistes locaux qui peuvent exposer leurs œuvres. Tout ça fait un beau mélange, avec des artistes confirmés, des émergents, des petits artistes et des pointures : il y en a pour tous les goûts et c’est très ouvert aux non-initiés ! 


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